
* Данный текст распознан в автоматическом режиме, поэтому может содержать ошибки
167 HENRIETTE SONNTAG, comtesse ROSSI, 1806 —1854, celebre cantatrice, fille de Francois Sonntag (-}- 1815) et de Francoise Marklofer (1788—1865), naquit a Coblentz le 5 janvier 1806. Ses parents etaient acteurs et la destinerent a la scene des son enfance: des l’age de 6 ans, elle debutait a Francfort-sur-le-Main dans l’opera Donauweibchen. Elle eut de tres bonne heure une voix magnifique. Entree au conservatoire de Prague a la mort de son pere, elle en sortit a l’age de 15 ans. De 1820 a 1824. elle chanta l’opera italien a Vienne et s’y fit remarquer de Beethoven lui-meme. En 1824, apres une bonne tournee a Leipzig, elle fut appelee a Berlin, ou elle eut egalement un grand succes, et fut nommee cantatrice de la Cour. De 1826 a 1828, meme succes a Paris et a Londres. Elle epousa en 1828 le comte Charles Rossi (-j- 1864), secretaire de l’ambassade de Sardaigne a Paris, mais, en raison de son origine roturiere et de sa profession, le mariage resta secret. A cette nouvelle, le Roi de Prusse lui confera la noblesse et le nom de von Lauenstein. Elle resolut bientot de renoncer a la scene pour se consacrer tout entiere a ses devoirs de famille, mais au prealable donna encore quelques concerts a Berlin. Elle fit ses adieux au public de cette ville, auteur de sa gloire, en mai 1850, parut l’ete meme a Petersbourg et Moscou, ou elle enthousiasma egalement son public, et, apres un concert d’adieux a Hambourg, alla retrouver son mari, nomme dans l’intervalle ministre en Hollande- Le mariage du comte Rossi avec Henriette von Lauenstein devint alors officiel, au grand deplaisir de l’aristocratie italienne. Des lors, vingt ans durant, Henriette Sonntag ne quitta pas son mari, successivement representant de la Sardaigne a llio-de-Janeiro, Francfort-sur-le-Main (1855—1858), Petersbourg (jusqu’en 1845) et Berlin (jusqu’en 1848). La revolution de 1848 fit perdre au comte sa position et sa fortune, et, pour subvenir a l’education et a l’entretien de son fils et de ses deux filles, la comtesse eut recours a son talent. En quittant la scene, elle n’avait jamais renonce au chant, et retrouva par suite a un certain age ses succes de jeunesse. Apres avoir paru, de 1849 a 1852, a Paris, Londres et autres villes d’Europe, elle se rendit en 1852 en Amerique du Nord, ou elle obtint de tels avantages materiels, qu’elle put envoyer a ses enfants une forte somme; mais elle y trouva sa fin: le 17 juin 1854, elle fut emportee au Mexique par la fievre jaune. En 1856, son mari ramena son corps au monastere de Mariental, en Saxe, ou elle avait une s?ur religieuse. Les contemporains representent Henriette Sonntag comme ,,l’incarnation d’un ideal celeste“- Les freres Boulgakoff retracent avec enthousiasme leurs impressions de son art merveilleux et de son physique enchanteur. Blonde, de taille moyenne, des yeux bleus pleins de douceur, une grace infinie dans tous ses mouvements, toujours gaie, affable et prevenante, elle faisait le ravissement general. D’une extreme bonte, elle etait toujours prele a rendre service. Soprano colore, pur et sonore, son execution se distinguait par la precision, la purete de vocalisation et l’inspiration. Elle ne reussissait pas aux parties fortes, a l’expression de la grande passion, mais, dans ce qui allait a son temperament, elle etait inimitable. „Elle est la premiere dans son genre, mais son genre n’est pas le premier“, disait d’elle Catalani. „Elle n’a pas la voix forte“, ecrit Alexandre Boulgakoff a son frere, „mais d’une douceur, d’un charme extremes et d’une souplesse infinie, une methode toute nouvelle, des passages extraordinaires et d’une purete inouie, mais, que je te dise: ce n’est pas assez pour l’ame, bien qu’on voie qu’elle a elle-meme beaucoup d’ame et de sentiment“, Un critique allemand l’appelle „la plus tendre, la plus parfumee, la plus douce fleur“ de la scene allemande. Ses principaux roles furent: Rosine du Barbier de Seville, dona Anna et Zerline de Don Juan, Agathe du Freischutz, Marie de la Fille du Regiment, Lucrece Borgia. Le meilleur portrait d’IIenrictte Sonntag est celui que trace une des epitaphes de son monument funebre: „Der besten Gattin und Mutter, der treuesten Freundin, der schonsten und liebenswurdigen Frau, der gros-sten Sangerin geweiht von Georg Grossherzog von Mecklenburg-Strelitz“. (D’apres un portrait sur cuivre de la collection du Grand-Duc Nicolas Mikhailowitch.)