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47 Le prince NIKITA IV ANO WITCH DONDOUKOFF-KORSAKOFF, 1775 — 1857, fils du lieutenant de la Garde en retraite Iyan Ivanowitch Korsakoff (1735 —1805) et d'Agathe Grigoriewna, nee Konovnitzyne (1750 —1826), fut eleve dans sa famille sous la direction de deux gouverneurs, un allemand et un emigre francais, qui en firent un jeune homme brillant aux manieres de marquis francais, aux elans chevaleresques, galant cavalier, musicien et poete, mais en meme temps proprietaire russe dans l'ame, imbu des idees du servage. Enrole tout enfant au regiment Preobragensky, puis a la Garde a cheval, il passa cornette en 1796 et alla alors prendre son service- Bel homme, excellent cavalier, il eut du succes tant au regiment que dans le monde: l'Empereur lui-meme le remarqua et lui confera la croix de Malte. Capitaine de cavalerie en second, il passa le 11 janvier 1800 au regiment des Chevaliers-Gardes, mais dut le 15 decembre suivant donner sa demission pour raisons de sante et permuter au service civil avec rang de conseiller de college. H ne recut pourtant pas son affectation et fit en 1801 un mariage riche avec la princesse Yera Ionowna Dondoukoff, dont la mere, une Korsakoff, elle aussi, sollicita, et obtint le 15 juillet 1802, pour le mari de cette fille unique l'autorisation de porter le nom de Dondoukoff-Korsakoff. A la mort de son pere, le prince herita du domaine patrimonial de Polonaia, pres Porkhoff, auquel s'ajouta la propriete de Romanovo, gouvernement de Mohileff, cedee par sa belle-mere; mais, peu soucieux de faire de l'exploitation, il installa partout des intendants et, pour lui, s'occupa d'organiser trois haras avec de somptueuses ecuries: il ne fit qu'y engloutir de grosses sommes. En 1812, il s'enrola dans la milice, puis, elu a la paix marechal de la noblesse de Gdowsk, y fit plusieurs triennats, jusqu'en 1827, residant presque constamment a Petersbourg et ne venant a Gdowsk qu'a l'arriere-saison passer quelque temps dans la propriete de sa mere et se livrer tout entier a son occupation favorite, la chasse a courre. Il avait une autre passion, celle des antiquites; son interieur elait un vrai musee, avec galerie de tableaux, collection de yases pompeiens et etrusques, de mosaiques, etc____ Il aimait recevoir, et ses receptions etaient empreintes d'une grande cordialite. Il conserva longtemps les vieux usages et fut peut-etre le dernier a montrer dans Petersbourg un immense carrosse a quatre chevaux a la Daumont, avec deux laquais en livree et en perruque. La mort de sa femme en 1855 fit un grand changement dans sa maniere de vivre: il cessa ses receptions, se mit a s'habiller negligemment et a sortir en voilure de louage. Il ne lui resta que deux passions, les antiquites et le theatre. Tous les matins, il allait a la decouverte au bric-a-brac, et le soir, au spectacle ou au cirque, ou il dormait parfois dans son fauteuil. Comme amateur de peinture, il fut membre de l'Academie des Beaux-Arts et vint souvent en aide aux artistes pauvres. Egalement membre actif du Comite des prisons et du Comite d'assistance aux indigents, il temoignait aux detenus et aux malheureux une cordiale et chaleureuse sollicitude, et eut comme continuatrice de son ?uvre de philanthropie sa petite-fille recemment decedee, la princesse Marie Mikhailowna Doncloukoff-Korsakoff. Si sa simplicite et sa bonhomie le rendirent parfois dupe d'aventuriers, il eut plus souvent encore la satisfaction d'apporter un veritable soulagement a bien des infortunes et de remettre a flot bien des desesperes. Dans la famille, tout le monde cherissait l'excellent vieillard, toujours de bonne humeur, toujours soucieux de n'etre a charge a personne, et qui conserva jusqu'au bout une magnifique sante. Sans rien d'extraordinaire comme tete, un peu fat, le prince Dondoukoff-Korsakoff fut un brave homme au c?ur sensible et a l'ame tendre. Il mourut dans une vieillesse avancee le 3 juillet 1857, et fut inhume dans son domaine patrimonial de Polonaia. Il eut une fille unique, Marie (1805—1884), mariee a Michel Alexandro-witch Korsakoff, heritier du titre et du nom des princes Dondoukoff-Korsakoff. (D'apres l'original de Boudkine, Academie Imperiale des Beaux-Arts.)