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44 PIERRE NIKOLAEWITCH DOUBOYITZKY, 1755—1825. riche proprietaire foncier, possesseur d'immenses domaines dans plusieurs gouvernements, ne depassa pas le rang de conseiller de cour au service civil et se retira dans la vie privee pour se consacrer a l'exploitation de ses terres. „Naturellement doue d'une logique rigide", dit de lui SverbeefF, qui le connut bien, „et par suite esprit pratique d'une minutie extreme, ce fut un proprietaire d'une severite et d'une ponctualite inflexibles, mais d'une parfaite equite". Ses villages des environs de Riazan etaient des modeles d'ordre et de bonne organisation, et ses paysans sans doute les plus riches de tout le gouvernement. Pas un, sur 2000 et plus qu'ils etaient, qui osat songer a prendre de l'eau-de-vie: „De la biere, tant que vous voudrez!" repetait-il; „de l'eau-de-vie, au regiment! Et ceux qui ne sont pas bons pour le service, en Siberie!" Tous les soirs, il faisait sa caisse a fond, billets et or, et inscrivait les depenses et recettes de la journee. „Ennemi declare, intraitable, des francs-macons" et de tout ce qui etait anormal et mystique, il eut la douleur de voir son Ills unique Alexandre fonder l'etrange secte mystique des Adorateurs intimes du Seigneur. Il le somma de „revenir aux croyances de son pere", mais tout fut inutile: devenu, dit le meme Sverbeelf, „absolument insociable, vivant moins dans la societe des hommes que dans celle des esprits", le jeune homme finit par se faire releguer au monastere St-Cyrille, a Belozersk. Le vieux Doubovitzky jouissait de toute l'estime de la societe, et Alexandre Ier ne crut pas devoir prendre cette mesure sans s'excuser pres de lui: „J'ai bien fait, cloitrer votre fils", lui dit-il к une reception de la noblesse de Riazan, „mais personnellement je n'y suis pour rien, pour rien". Doubovitzky ne survecut que peu de temps a cette catastrophe; il mourut le 4 novembre 1825, et fut inhume au monastere Donskoi, a. Moscou. (D'apres un original de Borovikowsky, appartenant a O. Merkhelewitch, Stenkino, gouv. de Riazan.)