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49 La comtesse AGRIPPINE ALEXANDROWNA RIBEAUPIERRE, 1755 — 1812, fille du celebre compagnon d'armes de Catherine, le general en chef Alexandre Ilyitch Bibikoff, et d'Anastasie Stepanowna, nee princesse K-Ozlowsky, naquit le 17 fevrier 1755. A la nouvelle de la mort de son pere, decede a Bougoulm en 1774 en poursuivant PougatchefE, l'Imperatrice Catherine la prit au nombre de ses demoiselles d'honneur. Il y en avait a cette epoque douze en tout, et qui devaient habiter au Palais, pour etre de service a tour de role pres de l'Imperatrice. Mais, par attention pour sa mere, qui, devenue veuve, declara ne pouvoir se separer d'elle, fallut-il renoncer a l'honneur considerable auquel elle etait sensible pour tous les siens, Catherine l'autorisa a habiter dans sa famille: c'etait le premier exemple d'une telle faveur. Cela n'empecha pas la jeune fille de remplir ses fonctions avec la plus parfaite exactitude : lors meme de la grande inondation qui submergea Petersbourg en 1777, elle ne craignit pas d'affronter le danger pour aller en barque faire son service au Palais. Charmante de sa personne, elle eut un grand succes dans le monde, et se prit meme un moment d'une vive passion pour le comte d'Anhalt, mais epousa en 1778 un jeune et bel aide de camp de Potemkine, Ivan Stepanowitch Ribeaupierre. Cette union excita le mecontentement de sa mere et de toute sa famille, qui, prevenue contre le jeune etranger, le considerait comme un aventurier, et de naissance douteuse. L'intimite de Ribeaupierre avec le favori Dmitrieff-Mamonoff et la parente de sa femme avec la princesse Chtcherbatoff engagea a fond les jeunes epoux dans l'intrigue amoureuse du favori, tenue longtemps et soigneusement secrete a l'Imperatrice : c'est chez eux qu'avaient lieu les entrevues de Mamonoff et de la princesse, apres le mariage desquels Catherine, jusqu'alors bien disposee a l'egard des Ribeaupierre, se mit a leur reprocher amerement leur ingratitude. ,,Je connais les traitres", dit-elle a Zotoff: ,,ce sont Ribeaupierre et sa femme qui ont fait le mariage. Ils m'ont indignement jouee". Mais des l'annee suivante, en 1790, Ribeaupierre alla a l'armee de Potemkine, ou il perit a l'assaut d'Ismail, et Catherine, qui avait pris son petit garcon en amitie et jouait souvent avec lui, rendit egalement sa faveur a la mere: elle lui fit remettre par l'enfant une invitation a une petite reunion de l'Ermitage, ce qui etait alors un honneur extreme, dont Mme Ribeaupierre revint le dimanche suivant au Palais remercier l'Imperatrice, comme il etait de rigueur apres une grace de Sa Majeste. Restee veuve avec trois filles et un fils, Mme Ribeaupierre continua a habiter a la Mokhovaia la maison du duc de Wurtemberg qu'elle avait achetee du vivant de son mari, ou elle tenait table ouverte et reservait un accueil particulierement chaleureux aux diplomates etrangers, entre autres Segur et Cobentzel, qui venaient tous les jours. Mais a la fin du regne de Paul, elle retomba en disgrace avec toute sa famille a la suite du duel de son fils avec le prince Boris Antonowitch Sviatopolk-Tchetvertinsky. Son fils fut destitue et interne dans une forteresse; quant a elle, chassee de Petersbourg avec ses filles et soumise a la surveillance de la police, elle eut sa maison et ses biens confisques. Elle resolut, pour epargner a son fils detenu un surcroit d'inquietude, de lui cacher sa relegation, et laissa, avant de quitter Petersbourg, une provision de lettres a son adresse, ecrites de sa main, pour lui etre remises en meme temps que des envois de vivres. Mais un courrier envoye apres elle le jour meme de l'avenement d'Alexandre Ier la fit revenir a Petersbourg sans avoir eu le temps d'arriver a la residence qui lui etait assignee. Mme Ribeaupierre mourut le 25 juin 1812 et fut inhumee au cimetiere St-Lazare, au monastere d'Alexandre Newsky. Elle laissa trois filles, Anastasie, Elisabeth et Catherine, et un fils, Alexandre (1781 — 1865), dans la suite comte. (D'apres un original attribue a Rotary et appartenant au comte G. Ribeaupierre, St-Petersbourg.)