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45 Le comte EMMANUEL DE SAINT - PRIEST, 1776— 1814, d'une famille de la vieille noblesse royaliste de France, fils du comte Francois de Saint-Priest, ambassadeur en Portugal, en Espagne et en Turquie, et d'une fille du comte Ludolif, ambassadeur d'Autriche a Constantinople, naquit a Constantinople le 29 avril 1776. Il apprit des l'enfance le turc et le grec, et recut une excellente instruction, qu'il completa a l'universite de Heidelberg. Il prit en 1793 du service en Russie, au Corps des Cadets de l'artillerie et du genie, d'ou il sortit lieutenant au regiment Semenowsky. Fait capitaine le jour du couronnement de Paul Ier, il quitta le service peu apres, et se fixa pour quelque temps en France, ou il fut aide de camp du duc d'Angouleme. Il emigra definitivement a l'avenement de Napoleon pour reprendre du service en Russie comme colonel au regiment Semenowsky, puis commandant du bataillon des chasseurs de la Garde, avec lequel il se trouva a Austerlitz : il eut un cheval tue sous lui, et deploya une bravoure et des talents qui lui valurent St-Georges de 4e classe. Blesse a Gutstadt, en 1807, d'un coup de mitraille a la jambe, il ne put rentrer dans le rang qu'en 1809; nomme commandant du 6e chasseurs et envoye a l'armee du Danube, il prit part a de nombreux combats, et, a la tete d'un corps detache, se distingua a la prise de Lovtcha. Il recut au cours de cette campagne le grade de general major, celui de general aide de camp, et les etoiles de Ste-Anne de lre classe et. de St-Vladimir de 2e classe. Nomme chef d'etat-major de la 2e armee, celle de Bagration, il fut attache au prince en 1812. A Borodino, ou Bagration fut mortellement blesse, Saint-Priest recut une grave contusion, et recueillit lui-meme a. Simy le dernier soupir de son chef. A son retour a l'armee, l'Empereur lui confia le soin des blesses a Yilna: il visitait les hopitaux infectes et „sauva de la mort des milliers de ses compatriotes". A la campagne de 1815, il fut a Lutzen et Bautzen. Promu general lieutenant et mis en aout 1813 a la tete du 8e corps d'infanterie, il prit part a la bataille de Leipzig, et forca une des portes de la ville. Le 28 aout 1814, Д prit Reims d'assaut, ce qui lui valut St-Georges de 2e classe; sur ces entrefaites, Napoleon en personne, apres avoir ecrase les Prussiens, tourna de Soissons sur Keims, et tomba a l'improviste sur le detachement de Saint-Priest, qui ne croyait pas a la possibilite d'un pareil mouvement et n'etait nullement sur ses gardes. Il paya cher son insouciance: atteint a l'epaule et desarconne des le debut du combat par un boulet qui lui fracassa le bras, il fit une chute meurtriere et perdit connaissance. Il reprit ses sens pour voir le spectacle de la defaite et de la debandade generale des siens. Au temoignage de Mikhailowsky-Danilewsky, il se fit porter au carre de l'infanterie de Riazan, commandee par Skobelelf: „Colonel", s'ecria-t-il, „sauvez-moi!" — „Je ne peux rien pour vous, Comte", lui repondit Skobelcff: „nous allons mourir ensemble!" Pourtant, les deux braves furent sauves. Saint-Priest fut transporte a Laon et j mourut de ses blessures dans de cruelles souffrances, le 17 mars 1814; il dit, a son lit de mort, dans une lettre ecrite a l'Empereur pour le remercier de son rescrit et de l'etoile de St-Georges: „J'ose croire que nous n'aurions pas ete battus si je n'avais pas ete blesse". Il fut inhume dans la cathedrale de Laon, mais son monument fut detruit lors de la revolution de 1850. Au temoignage de Mikhailowsky-Danilewsky, le comte de Saint-Priest etait „petit, et tres beau de visage; la vivacite de son humeur etait temperee par une grande bonte"; d'une profonde piete, il entrait constamment dans les eglises, en campagne, pour prier. Les hommes l'idolatraient „comme chef, en raison de son extreme sollicitude. Au feu, on le voyait dans les endroits les plus exposes, donnant tranquillement ses ordres. Apres la bataille, il ne connaissait pas de repos avant de s'etre assure par lui-meme si on avait secouru tous les blesses, aussi bien russes qu'ennemis, car dans un ennemi abattu il ne voyait qu'un frere souffrant. Le butin, il le faisait distribuer aux hommes; une fois seulement, il prit pour lui la lorgnette du marechal Macdonald, qu'il legua a sa mort a son meilleur ami, le comte M. Worontzoff". ("D'apres l'original de G. Dawe, Galerie 1812, Palais d'Hiver.)