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35 MARIE ANTONOWNA NARYCHKINE. 1779—1854. iille cadette du prince Antoine Tchetvertinsky (y. T. I, NN08 104 & 105). naquit le 3 fe'vrier 1779. Demoiselle d'honneur de Catherine II, elle epousa en 1795 Dmitri l-.vowit.ch Narychkine; Derjavine chanta cet evenement dans des vers ou Daphnis disait: „Toi seule, o ma jeune epousee, Feras le bonheur de mes jours!" et Daphne repondait: „Non, c'est toi!"... Mais l'auteur de cette Pastorale fut mauvais prophete. Mme Narychkine brillait a. la Cour de Paul pour sa beaute sans egale, et attira bientot l'attention bienveillante du Grand-Duc Alexandre. „Aspasie est la plus gentille, Et par le feu de ses yeux noirs, Et par son sein luxuriant... Elle est sensible, elle soupire. On voit qu'elle est une ame tendre: Elle-meme elle ne sait pas Ce qui fait qu'elle est la plus belle!" Ainsi la depeint Derjavine, et il ajoute: „Les sages soupirent pour elle, Pericles en est amoureux". „Le grand veneur Narychkine", dit le comte T. Golovkine, „etait un mari complaisant; au reste, la grace et la beaute de sa femme ne le touchaient point. Cependant ces charmes etaient suffisamment attrayants pour occuper le c?ur d'un puissant monarque, meme s'ils n'etaient pares „que d'une simple robe de crepe blanc et d'une guirlande de ces fleurs qu'on appelle: Ne m'oubliez pas"... „De leur amour reciproque avec l'Empereur Alexandre", dit Wiegel, „'je ne me permettrais pas de parler, si c'etait encore un secret pour quelqu'un". Mais le rapprochement fut precede d'un episode raconte par la comtesse Golovine dans ses Memoires: „Aux bals" (du carnaval 1801 ), ,,le Grand-Duc Alexandre commenca a faire attention a la belle Narychkine: il avait deja noue une intrigue et comptait sur le succes, quand le comte Zouboffi le plaisanta sur ses assiduites, en ajoutant que lui non plus n'avait pas a se plaindre d'elle. Ils se promirent de se tenir mutuellement au courant de la marche des affaires et se donnerent leur parole que le moins heureux cederait la place a l'autre.. Zouboff montra peu apres des billets de Mme Narychkine. Le Grand-Duc se retira sans regret, s'exprimant meme avec mepris sur cette femme"... Pour peu de temps, cependant! Ce furent ensuite des annees d'intimite, et seulement к l'ete de 1814, Wiegel, protege de Mme Narychkine, exprime le regret de voir „la liaison royale maintenant, helas! completement rompue". Un mois apres la naissance du fils de Mme Narychkine, Alexandre avait donne, le 50 aout 1813, un rescrit autographe au nom de son mari, ainsi concu: „Prenant un sincere interet au bien-etre de votre famille, j'ai arrete, conformement a votre desir, les dispositions suivantes: 1) Tous les biens meubles et immeubles laisses a votre deces seront partages entre le frere Emmanuel et ses s?urs Marine et Sophie, selon la loi; 2-) Il sera fait en consequence une estimation de la propriete donnee a Emmanuel et Sophie, et le montant de l'evaluation en sera verse a votre fille Marine par mon Cabinet. Pour vos besoins immediats, vous recevrez ci-joint trois cent mille roubles, a valoir sur la somme portee plus haut comme revenant a votre ainee Marine. Si je ne pouvais, de mou vivant, mettre a execution moi-meme ces dispositions, je charge mes heritiers de remplir en toute vigueur et ponctualite cette obligation si chere a mon coeur". La rupture suivit de pres; au temoignage de la comtesse Edeling, ce fut Mme Narychkine qui „rompit elle-meme cette liaison, qu'elle ne savait pas apprecier", et le comte Golovkine ecrit de Florence en 1816: „Nous avons ici le prince et la princesse Gagarine, fort agreables l'un et l'autre; lui a une sorte de celebrite: la belle Narychkine s'en amouracha, leurs amours furent imprudentes: la belle eut injonction de voyager et le secretaire d'Etat fut congedie". Mme Narychkine mourut le 6 septembre 1854 a l'etranger, et lut inhumee a Munich, au cimetiere Sudlicher Friedhof. Elle eut cinq filles: Marine ( 1798—1871), deux Elisabeth et Zenaide, mortes en bas age en 1805, 1804 et le 18 juillet 1810, et Sophie (1808—1824); son unique fils (? 1902), qui recut le peu ordinaire prenom mystique d'Emmanuel, etait ne le 30 juillet 1815, a l'epoque ou, victorieux, mais versant deja dans le mysticisme, l'Empereur Alexandre avait pris pour devise: Dieu avec Nous! (D'apres un original fait a St-Petersbourg en 1801 et signe Eduard Strocly, appartenant a Mme A. Narychkine.)