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49 La princesse CATHERINE PAVLOWNA BAGRATION, 178.—1857. etait fille du comte Paul Marty-noivitch Skavronsky (1757—1793), ambassadeur a Naples et connu par ses bizarreries, et de Catherine Yas-siliewna, nee Engelhardt, la niece preferee de Potemkine Jeune demoiselle d'honneur et amoureuse, dit-on, du comte Pahlen, elle fut, par la volonte de Paul Ier, mariee contre son gre, le 2 septembre 1800, au general major prince Pierre Bagration (1765—1812), le futur heros de 1812, alors age de 55 ans. Les epoux ne s'entendirent pas: la princesse ne tarda pas a. quitter son mari pour aller se fixer a Vienne. Lui s'efforca, mais sans succes, de la faire revenir en Russie; il eut recours a l'intermediaire de l'ambassadeur de Russie a Vienne. le prince Alexandre Kourakine. Elle pretexta le mauvais etat de sa sante et prefera rester pour toujours a l'etranger et „prendre sa voiture pour seconde patrie". Partout ou eUe parut, elle eut un succes retentissant, grace a sa beaute, a son excentricite et a sa grosse fortune, qu'elle dissipait en depenses insensees. „Sa beaute et son charme ont attire autour d'elle une societe d'elite", dit Goethe apres l'avoir vue a Karlsbad, en 1807: elle venait de Dresde, ou elle avait fait la conquete du jeune et brillant prince Louis de Prusse, qui avait rompu pour elle une vieille liaison avec la princesse de Solms et perit quelques mois apres en Thuringe en combattant contre les Francais. Les contemporains sont dans l'enthousiasme do son teint merveilleux, de sa carnation d'albatre, de ses cheveux d'or et de l'expression de ses grands yeux bleus, auxquels une forte myopie donnait quelque chose de vague et d'enigmatique. Ce fut surtout a Vienne qu'elle fit parler d'elle par son train de vie luxueux „II est bien vrai", dit le prince Kourakine, „qu'elle fait des depenses insensees, qui etonnent et qui font rire: ce ne sont que receptions et fetes, sans aucune necessite, et personne ne lui en sait gre", „Elle a des toilettes et des equipages d'une originalite inouie", note dans son Journal la princesse Metternich. Sans rien de particulier comme esprit, mais avec un caractere aimable, de la conversation et une certaine liberte de propos, poussee parfois jusqu'au cynisme, la princesse Bagration savait, comme on dit en francais, „tenir un salon"; Metternich avait fait de sa maison le rendez-vous de son parti, celui de la haine de Napoleon et de la lutte contre l'influence francaise a Vienne. Elle recevait l'elite de la societe viennoise et le Corps Diplomatique: le prince de Ligne. Mme de Stael, Pozzo di Borgo, Iientz, le secretaire de Metternich, etaient ses habitues. A toutes les solennites du Congres do Vienne, elle rivalisa avec les beautes les plus en vue des aristocraties viennoise et polonaise, et la premiere fete privee ou alla l'Empereur Alexandre fut le bal qu'elle donna en son honneur. Apres un long sejour a Vienne, au cours duquel elle eut du prince Metternich une fille, qui epousa dans la suite un diplomate danois, le comte de Blome, la princesse Bagration, devenue veuve en 1812, se fixa a Paris, dans sa maison des Champs-Elysees, et y continua sa vie de prodigalite: ses diners etaient particulierement celebres. Elle epousa en secondes noces le general anglais Caradock. plus tard Lord Gowen, dont elle ne tarda pas non plus a se separer; elle conserva son nom de princesse Bagration. L'age n'affaiblit pas en elle le desir de plaire: elle ne cessa jusqu'a la fin de sa vie d'aimer la parure et de s'habiller comme une jeune femme, se drapant de gaze alors meme яи'еИе ne pouvait plus marcher et se faisait porter dans un fauteuil. Sur ses dernieres annees, elle fut entouree de toute espece d'aventuriers cosmopolites к l'affut des restes de sa fortune passee. Elle mourut a Paris a un age avance, le 21 mai 1857. (D'apres l'original de Borovikowsky, Musee Alexandre III, St-Petersbourg.)