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40 DARIA ЛLEXEEWXA DERJAVINE. 1767—1845, une des cinq filles du conseiller d'etat Alexis Alanas-sicwilcli Diakoff, haut procureur du Senat, et d'Eudoxie Petrowna, nee princesse Mychetzky, naquit le 8 mars 1767; elle recut chez ses parents l'instruction et l'education л la mode: elle aimait particulierement la musique et jouait elle-meme de la harpe. Les liens de parente des jeunes filles les introduisirent dans la haute societe de Petersbourg, et on vit les cinq beautes, dont Alexandrine epousa l'ecrivain Kapnist, Marie l'architecte N. Lvoff et Catherine le comte .T. Steinbock, briller aux soirees de L. Narychkine et figurer aux quadrilles du Grand-Duc Paul Petrowitch. A la mort du pere, en 17 91, Daria alla se fixer a Revel chez sa s?ur la comtesse Steinbock, avec laquelle elle revint a Petersbourg a la fin de 1794: la, elle recut bientot la proposition de Derjavine, veuf depuis six mois. Elle avait connu la premiere femme du poete et entretenait avec lui de bonnes relations d'amitie comme belle-s?ur de deux de ses meilleurs amis, Lvoll et Kapnist. Le mariage cul lieu le 51 janvier 1795: lui avait 58 aus, elle 28; il n'y avait pas d'amour entre eux, el l'union. Derjavine en convenait lui-meme, etait plutot fondee sur ce sentiment (le vieille amitie et sur la raison qu'inspiree par la passion. De caractere, la seconde femme du poete etait en opposition complete avec la premiere: autant colle-ci „etait gaie et communicative et aimait le monde, autant Daria etait renfermee en elle-meme, mesuree et seche dans ses relations, meme avec ses proches, souvent peu aimable avec les amis de son mari'·, surtout quand il lui semblait que leur presence pouvait avoir un effet nuisible sur sa sante, pour laquelle elle avait une extreme sollicitude. Pourtant „elle etait bonne, charitable, juste et de sentiments eleves, el c'est pourquoi, malgre ses travers, elle jouissait de la sympathie et de l'estime de tous ceux qui l'entouraient: elle ne pouvait souffrir la medisance et ne laissait jamais dire du mal des absents devant elle. Il y avait en elle des contradictions inexplicables: avec sa froideur apparente, il lui arrivait, au milieu d'une conversation, de se sentir tout d'un coup troublee et de se retirer pour ne pas laisser voir ses larmes". Elle s'efforcait de toute maniere d'eloignei et de decharger des soins du menage son mari, qui ne s'y entendait guere; n'ayant pas d'enfants, elle reporta toute sa sollicitude sur lui et sur la gestion des affaires, dont elle s'occupait seule· disposant sans controle de sa fortune a lui. jusqu'aux achats et aux ventes de proprietes inclusivement, elle sut en tirer un excellent parti, tout en menageant ses paysans et ne les accablant pas sous le poids des redevances. Sa mort fut pour elle un coup terrible, dont elle eut de la peine a se remettre: elle alla mener une vie solitaire et simple dans sa propriete de Zvanka, qu'il lui avait laissee, et, dans la suite, se lia avec ses voisins, le comte Araktcheeff.. la comtesse A. Orloff-Tchesmensky et l'archimandrite Pholius, qui fut porte a s'attribuer sur elle une importance exageree, pretendant qu'elle „s'etait faite sa fille" Bien entendu, une personne aussi raisonnable et aussi pratique no pouvait entrer dans les vues de l'archimandrite. Mme Derjavine mourut a Zvanka, le 16 juin 1842, et fut inhumee a cote de son mari au monastere Khoutyno, a Novgorod. Elle laissa par testament, entre autres legs, 50.000 roubles assignations a l'universite de Kazan pour l'entretien d'un boursier, et un capital destine a la fondation d'un asile pour les prisonniers liberes. Pour perpetuer Zvanka et la memoire de son mari, elle affecta en outre 50.000 roubles a la creation d'un monastere de femmes, pour l'entretien duquel elle lit verser 100.000 roubles au Conseil de tutelle Ce monastere, dedie a l'Apparition de la Vierge, fut inaugure en 1869, ainsi que l'ecole qui en depend. Le poete consacra a sa „Milene" plusieurs pieces de vers: „Reverie", „A la Musc". „Desir". „Hommage a Daria", „Pour un portrait". Au temoignage d'un biographe. Daria „etait une belle femme de haute taille et de formes plantureuses, majestueuse, mais froide· ses traits reguliers manquaient d'animation et de vivacite". ^ D'apres l'original de Borovikowsky, Musee lloumiantzeff, Moscou.)