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16 Le comte PIERRE BORISSOWITCH CHEREMETEFF, 1713 — 1788, fils aine du feld-mare'chal comte Boris Petro witch (le compagnon d'ceuvre de Pierre-le-Grand) de son second mariage avec Anne Petrowna Salty toff, en premieres noces Narychkine, naquit le 26 fc'vrier 1713; inscrit sur les rangs du regiment de Preobrajensky, il n'avait atteint a l'avenement d'Elisabeth que le grade de capitaine et le titre de chambellan. Cree par Elisabeth chambellan actuel, il fit rapidement son chemin dans la voie hierarchique, grace a son mariage avec la belle princesse Varvara Alexeewna Tcherkassky (1711-—1767), agee de 50 ans, fille du chan-cclier prince Tcherkassky et heritiere de la plus grande fortune de Russie. Sous le regne d'Elisabeth Petrowna, Cheremeteff atteignit le grade de general en chef, le titre d'aide de camp general et fut decore des ordres de Ste-Anne et d'Alexandre Newsky. Pierre III le fit grand chambellan et lui confera l'ordre de St-Andre. Catherine II le nomma seuateur. Cheremeteff quitta le service en 1768 et mourut le 50 novembre 1788; il est inhume к Moscou, dans l'eglise de Znamensky du monastere de Novospassky; il eut de son mariage avec la princesse B. Tcherkassky quatre Iiis: Boris-Porphyre, Alexis. Nicolas et Pierre (les deux premiers et le dernier moururent tout jeunes), et trois filles: Marie („appelee" Anne), morte de la petite verole le 17 mai 1768, Varvara (qui epousa le comte A. Razoumowsky) et Marie (morte au berceau); il avait de plus plusieurs „pupilles" (les Remeteff). A l'oppose de son illustre pere, qui suivit avec eclat la carriere des armes pendant un demi-siecle, le comte Cheremeteff ne fit preuve de talent ni au militaire, ni au civil. Son „Reglement des obligations et des prerogatives du grand chambellan" est le seul resultat de son service actif. Possedant 140.000 serfs, son service ne le surchargeait pas, et il vivait a sa guise. II n'etait pas etranger a certaines questions intellectuelles et artistiques: on faisait venir de l'etranger a son usage des ouvrages politiques et philosophiques et les gazettes „du Rhin, de Leyde et de Cologne". II rassembla et publia les papiers de son pere; son theatre et son orchestre etaient les meilleurs de la Russie. Ses serviteurs etaient constamment en train d'acquerir pour son compte soit „des minerais rares, des fossiles et des animaux", soit „des bustes des dieux de la Grece", soit des gravures „reproduisant les tableaux de l'illustre peintre Murillo". Tantot il songeait a faire construire pour l'etang de Kouskovo des yachts „avec tout leur greement", ayant un equipage au complet et des canons, tantot il etait occupe a acheter des coquillages pour orner la grotte de K_ouskovo. Le comte Cheremeteff, malgre toutes ses innovations et ses bizarreries, n'en etait pas moins administrateur regardant, entrant dans les moindres details de la gestion de ses immenses domaines. Les serviteurs du comte n'ignoraient pas „qu'il n'avait pas l'intention de faire de grandes depenses". II fixait lui-meme le nombre de „croissants de France" que devait recevoir quotidiennement chacun des membres de son entourage, et calculait les moyens de recouvrir le plus avantageusement possible les ailes de sa maison de Petersbourg et d'y e'tablir une grille. Aucune vetille n'echappait a son ceil perspicace, pas meme ,,1'absence de trois truites" sur le nombre des poissons tues au trident qu'ou lui. avait envoyes de son domaine. Tout chez lui etait affaire de calcul pratique: il etablissait dans ses proprietes des ecoles pour ineulquer a ses serfs les connaissances „bonnes pour le menage". Maitre preYoyant, il etait oppose a l'exploitation des serfs, trouvant necessaire „de liberer les chetifs de toutes leurs corvees", afin „qu'ils pussent se remettre et prendre du corps". En homme pratique, le comte Cheremeteff ne repugnait pas, soit eu faisant cadeau „d'abricots" ou d'autres raretes de serre, soit en employant quelque autre moyen, к se faire valoir, selon l'usage du temps, aux yeux d'une personne indispensable, comme l'etait par exemple le procureur general prince Viazemsky, alleguant „qu'on pouvait toujours avoir besoin du prince Alexandre". En revanche, quand il s'agissait de soutenir le renom de la famille, le comte Cheremeteff, tout en se plaignant „des grands frais", recevait solennellement Catherine II a K-Ouskovo et donnait des fetes qui eblouissaient les etrangers par leur pompe inaccoutumee. (ITapres un original d'Argounoff, appartenant au comte A. Cheremeteff, Ostankino, gouy, de Moscou.)