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12 Le prince MICHEL HILARIONOWITCH KOUTOUZOFF-SMOLENSKY, 1745 — 1813, descendant de la yieille famille noble des Golenichtcheff-Koutouzoff et fils unique du general major et senateur Ililarion Mat-Ye'ewitch Koutouzoif et de sa femme, nee Beklcmicheff, naquit le 5 septembre 1745. II fit ses premieres armes en 1765, d'abord en Pologne, puis a l'etat-major de l'armee du comte Roumiantzelf. L'annee suivante, on l'envoya pour divers mefaits a l'armee de Crimce du prince Basile Dolgorouky, et Га, il recut en 17 74, a la prise de Chouma, pros Alouchta, sa premiere et celebre blessure a I'oeil droit, qui lui valut St-Georges de 4е classe, et l'obligea a aller se soigner serieusement a l'etranger, a Berlin et a Vienne, oil il eut l'occasion d'etre presente a Frederic-le-Grand et au feld-marechal Laudon. A partir de 1776, il fut presque incessamment attache a Souvoroff; a Otchakoff, en 1788, il recut a la tete une nouvelle blessure, dont la guerison fut du reste aussi heureuse que celle de la premiere. En 1789 et 1790, il prit part avec un plein succes aux operations contre les Turcs. Souvoroff dit a propos de ses exploits sous Ismail: ,,Koutouzoff a deploye une fois de plus son habilete consommee et sa valeur personnelle. ? marchait a mos aile gauche, mais il a e'te moil bras droit"; ce fut aussi a cette occasion que Souvoroff prononca sa fameuse phrase: ,,De Ribas lui-meme ne viendra pas a bout de Koutouzoff". L'annee suivante, en 17 91, Koutouzoff alia servir sous les ordres du prince Repnine, et, avec le prince S. Golitzyne et le prince G. Wolkonsky, tailla les Turcs en pieces a Matchine: cette affaire leur valut a tous les trois St-Georges de 2 е classe, sur la proposition du prince Repnine. Aprfcs la paix de Yassy, Koutouzoff fut envoye par l'Imperatrice en qualite d'ambassadeur extraordinaire к Constantinople. En 17 94, a la mort du comte d'Anhalt, il fut nomme directeur du Corps des Cadets, cette „pepiniere militaire", selon l'expression de Catherine II, et у enseigna lui-meme l'histoire et la tactique. Sous Paul Ier, il mena a bien diverses missions diplomatiques a Berlin et recut en 1800 le cordon de St-Andre. A l'avenement d'Alexandre Ier, il fut nomme gouverneur militaire de Petersbourg a la place du comte Pahlen, mais donna sa demission en 1802 pour se retirer dans ses terres en Volhynie. La guerre de 1805 le remit a la tete de l'armee russe: ses sages conseils ne furent malheureusement pas ecoutes, et la campagne aboutit au desastre d'Austerlitz, oil il recut une nouvelle blessure a la joue. Tombe en disgrace a la suite de ces evencments, il fut nomme general gouverneur, d'abord de Kicff, puis de Yilna. En 1811, il mit fin par une paix heureuse a la guerre de Turquie et, le 29 octobre, fut eleve a la dignite de comte. Puis vint 1812. A la suite des dissentiments survenus entre Barclay de Tolly et Bagration, l'Empereur choisit, contre son sentiment personnel, celui que designait l'opinion publique, Koutouzoff, pour le faire commandant en chef de l'armee russe. La bataille de Borodino et toutes les operations contre Napoleon jus u'a la Berezina sonl attachees au nom de Koutouzoff. II recut successivement au cours de cette campagne la dignite de prince avec titre d'altesse serenissime, le baton de feld-marechal, le nom de Smolensky et l'ordre de St-Georges de lre classe. Au milieu de l'entrainement general, il fut le seul a apprecier sainement la situation: il con-seillait de s'arreter a la Yistule et de ne pas combattre ,,pour la liberte de l'Allemagne". II mourut le 16 avril 1813 a Bunzlau, des fatigues de la campagne et de ses vieilles infirmites, et fut inhume a Petersbourg, "a la cathedrale de Kazan- Le prince Koutouzoff etait un vrai russe: esprit prompt et souple, diplomate eminent, il avait un sangfroid imperturbable sur le champ de bataille; il savait inspirer confiance a ses subordonnes, et ses talents militaires furent apprecies par les RoumiantzefE et les Souvoroff. Sur ses vieux jours, avec son air eternel-lement endormi, il ne laissait rien echapper et, avec l'ironie qui lui etait propre, sut toujours etre a la hauteur de la situation. f D'apres l'original de Dawe, Salle des Feld-Marechaux, Palais d'Hiver.)