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12 La princesse serenissime JEANNETTE (Anne) IVA.NOWNA LOPOUKHINE, 178 —1869, fille du baron Ernest-Joachim von Wenckstern, de Hanovre, et de Marianne-Caroline, nee Brehmer, epousa en premieres noces le comte David Maximowitch Alopeus (1769—1851), ambassadeur a Berlin; eile eut de ce mariage deux fils, Alexandre (-f- 1841), attache a la mission de Turin, et Theodore, et une fille Alexandrine (1808 —1848), mariee au vicomte La Ferronnays. Devenue veuve le 13 juin 1831, elle epousa le 50 octobre 1855 le prince serenissime Paul Petrowitch Lopoukhine, qui, l'ayant rencontree a Petersbourg vingt-cinq ans auparavant, le 1er janvier 1808, alors qu'elle etait „beaute celebre", „s'etait epris d'elle plus que de tout au monde et de tout le monde", et resta constant plus de soixante ans, ce qui ne l'empecha pas d'avoir, etant jeune, de nombreuses intrigues amoureuses. Le mariage eut lieu к l'eglise du palais Demidoff, к San-Donato, pres Florence, puis Lopoukhine alia se fixer dans sa magnifique propriete de K_orsoun, gouvernement de Kieff. Jadis celebre pour sa beaute, la princesse, au temoignage du comte Boutourline, „y joignait les qualites de l'ame et du ca>ur, du naturel dans les manieres, de 1'elegance et de la distinction dans l'allure; la douceur et la bonte peintes sur son visage la rendaient sympathique des le premier abord". Le prince A. Lobanoff-Rostowsky donne les de'tails suivants qu'il avait entendus en 1869 de la bouche meme de Lopoukhine: „L'amour de la belle comtesse ne le genait guere dans ses aventures amoureuses: il passa l'annee 1817 tantot a Tver, tantot a Petersbourg, et, dans chacune de ces deux villes, il avait une intrigue; ses deux belles etaient tres jalouses l'une de l'autre. II apprend tout a coup que la comtesse Alopeus est a Pe'tersbourg; il у vole la voir, et sa maitresse de Tver s'elance apres lui, croyant le surprendre avec celle de Petersbourg. Elle arrive chez la dame, n'y trouve pas Lopoukhine, et toutes deux se rendent compte que c'est pour la comtesse Alopeus qu'il est venu, et font la paix. Cependant, dans la societe de Petersbourg, il passait pour un parti enviable, et bien des meres l'auraient voulu pour leurs filles, mais il ne songeait guere au mariage. A une soiree chez la Princesse Nocturne, la princesse V., apercevant la comtesse Alopeus, se mit a lui reprocher avec violence et devant tout le monde d'etre cause que Lopoukhine ne voulait pas epouser sa fille... II se maria a l'age de 45 ans; sa femme avait deux ou trois ans de plus. On dit qu'elle etait tres jalouse, et que, pour le mettre к l'abri des tentations, elle l'obligeait a vivre constamment a la campagne, etc comme hiver. II se fit construire une maison neuve, avec un jardin splendide, dans un endroit pittoresque des bords rocheux de la Rosia... La maison etait montee avec le plus grand luxe: une table recherchee, des vins exquis et meme rares, double personnel de domestiques, un orchestre, deux chceurs, en un mot, tous les ralfinements de la vie seigneuriale, a Korsoun! Mais, jusqu'a la mort de la princesse, tout cela ne servit qu'au plaisir des maitres et d'un tout petit nombre d'intimes. La princesse n'aimait pas recevoir, et, dans les derniers temps, apres la perte de tous les enfants de son premier mariage, elle ne quitta plus le deuil et devint encore plus renfermee: si par hasard il venait a Korsoun quelque vieil ami, ou meme un parent de son mari, il lui arrivait meme de ne pas paraitre a table sous pretexte d'indisposition. J'ai d'ailleurs entendu dire", ajoute le prince Lobanoff, „qu'elle avait un esprit peu commun et de la lecture, et possedait au plus haut point le don de la conversation en societe". La princesse devint aveugle sur ses vieux jours, et mourut, dans une vieillesse avancee, en janvier 1869. (D'apres une aquarelle de Ch. Brulloff, 1833, appartenant au prince serenissime N. Lopoukhine-Demidoff, K-orsoun, gouv. de Kieff.)