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12 Le comte MICHEL MIKHAILOWITCH SPERANSKY, 1772—1859, fils d'un pretre du diocese de Vladimir, celcbre homme d'Etat de l'epoque d'Alexandre. Apres des etudes au seminaire de Vladimir et au seminaire principal de St-Petersbourg, il fut d'abord, sur la recommandation du metropolite Gabriel, secre'taire particulier du prince Alexis Borissowitch Kourakine, puis, quand celui-ci eut ete nomme, a l'avenement de Paul Ier, procureur general, devint un des fonctionnaires les plus importants de sa chancellerie. Ce fut la l'origine de sa carriere. ce fut aussi celle du developpement qu'il sut donner lui-meme a sa pcrsonnalite Le pauvre petit seminariste qui, au debut, n'osait meme pas diner a la table de son tout-puissant protecteur employa toutes les forces de son brillant esprit et de son extraordinaire faculte d'adaptation a se mettre a la hauteur du milieu oil le sort l'avait place, et meme au-dessus sous bieu des rapports. II rcussit sans la moindre difficulte a. parfaire son education mondaine et а у joindre une connaissance serxeuse des langues vivantes et de la litterature europeenne; dans le service, grace a sa puissance de travail et a sa compe'tence en affaires, il sut se rendre indispensable, non seulement a Kourakine, mais encore a ses trois successeurs, tout differents qu'ils etaient. A l'avenement d'Alexandre Ier, quand les spheres dirigeantes eprouverent leur „ demangeaison" de re'formes et qu'il fallut appliquer a la realite russe des principes abstraits et traduire en russe des dialogues francais, Speransky se trouva tout designe; dcja personnellement conuu de Sa Majeste, iJ recut le titre de secretaire d'etat et fut mis au ministere de l'interieur. Charge, pendant la maladie du ministre. V. Kotchoubey, de presenter les rapports a l'Empereur, il le fascina par sa lucidite d'esprit et par son talent pour trouver une expression pratique aux nebuleux principes liberaux dont etaient imbus Alexandre Ier et son Comite de Salut Public. Le Souverain l'attacha a sa personne, puis, en 1808, le chargea d'elaborer, sur les modeles de l'Occident, un plan de reformes gouvernementales dans le sens liberal, avec institution d'uue Douma d'Etat et d'un Conseil de l'Empire. II у echoua en par tie. pour n'avoir su ni comprendre l'humeur a double face de l'Empereur, effraye par l'opposition ouverte de la noblesse aux nouvelles tendances liberales, ni s'assurer le concours de l'aristocratie et de la Cour. Peu avant la guerre de 1812, l'Empereur le sacrilia comme gage de sa reconciliation avec l'opposition: accuse de relations avec Napoleon, l'imprudent et dangereux „parvenu" fut rele'guc a Perm, et des lors ne retrouva plus jamais son importance de jadis, meme quand Araktcheeff I'eut. fait nommer, en 1816. d'abord gouverneur de Penza, puis general gouverneur de la Siberie, toutes fonc-tions dont le siege etait fort eloigne de Petersbourg: la nouvelle ere de reaction ne semblait convenir en rien au liberalisme de l'exile. En realite, lorsqu'en 1821, Araktcheeff eut reussi a obtenir le rappel de son „ami" a Petersbourg comme membre du Conseil de l'Empire, ledit exile se trouva considerablement transformer d'une part, il condamna ses projets reformateurs d'autrefois et declara „fort peu probable la possibilite d'une classe legislative, forte et eclair ее", de l'autre, il publia un panegyrique d'Araktcheeff et de ses colonies militaires. Apres le 14 decembre, nomme par Nicolas Ier membre de la Haute Cour de Justice, il collabora particulie-rement a la redaction de. l'arret des Decabristes. La fin de sa vie fut consacree a un Recueil complet des Lois de l'Empire Russe et a un Code de Lois, qui lui valurent St-Andre et la dignite de comte et donnaient aux formes bureaucratiques etablies une puissante assiette legale. (D'apr'es un original de Tropinine, appartenant a R. Vostriakoff, Moscou.)