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L'Empereur ALEXANDRE Ier, 1777 —1825, petit-lils favori de Catherine II, eleve de Laliarpe, monta, a l'age de 24 ans, le 12/24 inars 1801, au treme de ses ancetres, accueilli par les jubilations du peuple russe apres les cinq' але de tyrannie du regne de Paul. Les quatre premieres annees du nouveau regime furent employees a un trayail actif, ayant pour but la transformation complete de tous les organes siiperieurs de radministration, avec le concours d'hommes tels que Rotchoubcy, Stroganoff, Czartorysky. Novossiltzoff, Mordvinoff, Speransky, etc. C'etait, semblait-il, le debut d'une ere nouvelle do grandes reformes et de developpement pacifique pour l'immense empire. Mais ces esperances ne devaient se realiser que d'une facon incomplete. La lntte avec Napoleon avait accaparc toute l'attention d'Alexandre, et l'interet etait concentre sur les affaires exterieures. Ainsi se passerent dix aus, de 1805 a 1815. Eutin la troisieme pdriode, les dix dernifcres annees, relletaient l'indecision, le desenchantement et un retour a la reaction sous l'influence d'AraktcheefE et sur le terrain d'un vague mysticisme. La mort inattendue d'Alexandre a Taganrog, le 19 no-vembre 1825, mit fin a ce regne de 25 ans, si fertile en evenements considerables dont les resultats ne se firent sentii· que dans la suite.
La personnalite d'Alexandre Ier est loin d'etre eclaircie, et l'etude de cette nature complcxc est encore un Probleme pour l'histoire. Ayant toutes les qualitcs nccessaires pour subjuguer ct les homines et les masses, Alexandre parvenait vite a charmcr les personnes qui l'approchaient, mais la disillusion ne se faisait pas attendre; une sorte de meliance generale se manifestait a chaque instant, et l'amitie des uns lui servait a en controler d'autres, avec lesquels il n'etait pas moins lie. II suflrt de juxtaposer des noms comme Araktcheeff et Speransky, Czartorysky et lo prince Dolgorouky, le prince Alexandre Galitziue et Armfeldt, le prince Wol-konsky et Paulucci, pour se demander avec etonnement comment des elements aussi contraires ponvaieut tra-vailler ensemble pour l'utilite du pays. En un mot, l'Empereur, qui possedait un excellent cceur, fut toute sa vie en lntte ouverte ayec les fluctuations de son esprit, et son grand amour-propre ne pouvait l'empecher de se defier de sa propre personne. Cette nature richement douee ne put cependant concilier des elements aussi divers, pour ne pas dire aussi contradictoires, que les traditions du siecle de Catherine II, d'une part, et, d'autre part, les idees de la Revolution, que lui avait inculquees Laharpe: il en resulta ce caractere qui brilla bien avec eclat, mais sous le voile d'une brume impenetrable.
(D'apres l'original de Monniei (1806), collections de la famille Stroganoll.)