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49 La princcsse EUDOXIE IVANOWNA GOLITZYNE, 1780—1850, connuc sous les noms de Princesso Nocturne, Princesso Minuit, naquit a Moscou le 4 aout 1780. Son pere, I. Izmailolf, marid a la princcsse Anne Borissowna Youssoupolf, ful exclu du service a l'avcnemcnt de Catherine pour son devouement a Pierre III, Orpheline de bonne henre, la jenne princesse fut dlevce avec sa sceur 4шіе chez son oncle, qui n'avait pas d'enfants et qui lui fit donner l'instruction la plus varie'e. Paul Ier, pour lui faire une situation, lui ordonna d'epouser le prince S. Golitzyne, qui etait a la tele d'une grosse fortune, mais avec un esprit home et un physique peu avantageux; le mariage fut cclcbre le 12 jtiin 1799. Des l'annee suivantc, le princc encourut le courroux de Paul et partit pour Dresde avec sa femme; puis, lorsque, a l'avonement d'Alexandre Ier, il fut rentre en Itussie, eile lui derivit de Dresde. oii eile etait reside, pour lui declarer que, son mariage ayant ete force, elle ne voulait plus vivre avec lui. Devenue ensuite amoureuse du prince M. Dolgorouky, celui qui devait pcrir a Idensalmi, elle demanda le divorce a son mari, qui le lui refusa: elle lui rendit la pareille plusieurs anndes aprcs, en le lui refusanl a son tour, quand il voulut dpouser Mile A. Rosset. Voici ce que dit de la princesse Golitzyne le prince Yiazemsky: „Elle fut en soil temps une personnalile remarquable et originale de la sociele de Pdlersbourg. Elle etait Ires belle, et d'une beaule d'oii se ddgageait quelque chose de parliculier. Je ne sais comment elle avait did dans sa premiere jeuuesse, mais sa deuxieine et meme sa troisieme etaient d'une fraicheur, d'une puretd virginale, qui captivaient. Des yeux nous pleins d'expression, d'dpais cheveux bruns tombant sur ses dpaules, un leint mat de mdridionale, un sourire bien- veillant el gracieux---- en general sa beautd avait quelque chose de plaslique qui rappelait la sculpture grecque. Rien en elle qui sentit la preoccupation de soi calculee. l'arlifice et la futilile alfairde des femmes: rien an contraire que de serein, de tranquille, avec une nuance prononcee d'indolence et d'apalhie. Sa situation de fortune personnelle, ainsi que sa separation par conseiilement mutuel, la rendaient absolument inddpendanle. Mais, malgrd cetle inddpendance, ce schisme avec le monde, elle se tenait dans les limites strides de la mo-ralite et de la convenance les plus parTailes. Jamais l'ombre imperceptible d'un soupcon ni memo d'une md-disance n'entacha sa pure et lumineuse libertd". A St-Petersbourg, la princesse Golilzyne c'lait connue pour son excentricild et l'originalile de sa maniere de vivre. Dans sa jeunesse, une bohemienne lui avait prddit qu'elle mourrait la nuit, et elle s'dtait misc par peur a veiller la nuit et a dormir le jour A minuit, dans sa maison de la Millionnai'a, et 1'dtd a sa villa des bords de la Neva, elle rdunissait un cercle choisi d'amis, presque tous liltdrateurs et savants Dans ces reunions, qui se prolongeaient jusqu'au matin, elle se plaisait a de longs entretiens sur les sujets les plus abstraits, qu'elle coupait de diversions sous forme d'expdriences de physique et de chimie. Karamzine la noin-mait la Pythie, et Pouchkine la chante dans une de ses poesies. Une grande passion de la princesse Golilzyne fut celle des mathdmaliques: en 1855—1857, elle publia en francais un ouvrage tres original intitule De l'analvse de la force et portant l'dpigraphe bizarre: „L'Ange du Seigneur s'armera autour de ceux qui Le craignent et les dilivrera". Au tdmoignage du malhc-maticien Ostrogradsky, l'auteur у dnonce ,,une maniere de voir bien personnelle, et qu'on ne peut s'empccher de trouver tout 'a fait neuve et parfailement jusliliee par les consequenccs profondes qui s'en ddduisent. La nature, dit la princesse, est fondde sur les forces. Tout dans la nature est vie et force, il n'y pas de neant". La princesse Golitzyne etait connue pour son amour de la Itussie et des choses russes: en 1812, aprcs la guerre, elle parut a un bal. "a l'Assemblde de la Noblesse, a Moscou, en sarafane et en kokochnik couronne de lauriers, et, en 1814, proposa a la noblesse de Petersbourg d'dlever un monument a Moscou en memoire de la liberation de la Russie de l'invasion etrangbre. Elle laissa par testament 50.000 roubles pour fonder des prix en espfeces destines a recompenser les mcilleurs dleves des Corps de Cadets „pour les encourager a servir brillamment dans la carriere militaire" Elle mourut a St-Petersbourg le 18 janvier 1850 et fut in-humee au monastere d'Alexandre Newskv, a l'dglise du Saint Esprit, oii on lit sur son tombeau la curieuse inscription suivante: „Orthodoxes Russes et autres passants, priez pour la servante de Dieu. afin que le Seigneur entende mes ferventes priores au trone du Tout-Puissaiit pour la conservation de l'esprit russe". (D'apres l'original d'Egoroff, Galerie Trdtiakoff, Moscou.)