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48 Lc prince ALEXANDRE NIK.OLAEWITCH GOLITZYNE, 1775—1844, fils du capitaine prince Nicolas Sergueewitch Golitzyne et de sa troisicme femme Alexandrine Alexandrowna XLhitrovo. naquit a Moscou le 8 decembre 17 75. Sa mere, devenue veuve deux semaines apres sa naissance, se remaria bienlot a Kologrivoff et se montra severe et froide avec lui: mais Mile Perekoussikliiue, qui avait pris l'enfant en affection pour sa bonne humeur et son esprit, le lit entrer a la Cour; il fut camarade de jeu des jeunes Grands-Ducs et se lia d'amitie avec Alexandre Ier. De page de la chambre, il passa en 1794 lieutenant, au regiment Preobra-gensky, mais permuta la тёше annee genlilhomme de la chambre. Chambcllan le 5 avril 17 97 et commandeur de l'ordre de Malte le 8 janvier 1799, il fut, le ? mai suivant, destitub et relegue a Moscou. Alexandre Ier nomma son ami, le 21 seplembre 1802, haut procureur du 1er dcpartement du Senat, et, voulant avoir ega-lement au Synode ,,un homme a lui", l'y appela le 21 octobre 1803 comme haut procureur, en тёте temps qu'il le faisait secretaire d'Etat pour lui permettre de venir en personne lui presenter des rapports. Meiribre du Conseil de l'Empire, puis, la тёте annee, gerant principal des cullcs non orthodoxes, Golitzyne devint en 1816 ministre de l'instruction publique et, en 1820, directeur general du de'partement des Postes. Le 24 novembre 1817, lors de la fusion du ministere de l'instruction publique et des administrations des cultes orthodoxe et etrangers en un seul minislere des affaires ecclesiastiques et de l'instruction publique, ce fut le prince Golitzyne qui recut le nouveau portefeuille. Son administration des affaires ecclesiastiques fut signalee par la reforme des ecoles ecclesiastiques et par la fondation en 1810 —1812 d'une Sociele Biblique Russe, qui. sous sa presidence, traduisit la Bible en russe et repandit les Livres Saints a plus de quatre cent mille exemplaires. C'est encore de son ministere que datent le Lycee Richelieu et l'Universile de St-Petcrsbourg. II jouit sans interruption de la faveur de l'Empereur et fut un des rares a etre dans le secret de l'abdication du Cesarewitch Constantin, mais il avait contre lui Araktcheeff, qui lui suscita l'inimitie du metropolite Seraphin et de l'archimandrite Photius: Alexandre Ier se laissa convaincre par eux que l'inlluence du prince Golitzyne etait nuisible pour l'eglise et pour l'etat, et lui relira en consequence toutes ses fonetions, pour ne lui laisser que la direction de la Poste, mais sans jamais cesser d'attacher un grand prix „a l'intiiriile et aux conseils" du ministre destitue. Nicolas Ier le considerait comme ,,1'ami le plus fidele de sa famille". II recut, en 1826 St-Andre, en 1830 la dignite de chancelier de tous les ordres russes, en 1854 le portrait de I'Empe-peur et en 1841 le rang de conseiller prive actuel de 1" classe. L'age et la faiblesse de sa vue l'obligerent a prendre sa retraite. et. en juin 1843. il alia se retirer en Crimee, oil il mourut dans sa propricte de Gaspra le 22 novembre 1844; il fut inhume au monastere St-Georges, a Balaklava. Yoltairien et epicurien dans sa jeunesse, le prince Golitzyne revint plus tard a des sentiments de piete, fortement nuances de sentimenlalisme et de mysticisme, et ce fut bien en parlie sous l'influence des tendances generates de l'epoque et de l'exemple de son impe'rial ami. Avec son instruction superficielle. il n'enlendit au fond jamais rien ni a l'orthodoxie ni a son contre-pied, se lancant avec une legerele etonnante dans l'explication des questions de theologie les plus epineuses et se l'aisant un Pantheon a sa facon, oil voisinaient tranquil-lement les croyances les plus varices et les plus incompatibles. Cet „innocent" en matibre de foi etait a tont propos la victime de quelque mystificateur, devot ou fanalique; sans cesse a la recherche d'une „effusion du Saint-Esprit" ou d'une revelation, a la poursuite de prophbtes et de prophetesses, d'apparitions et de miracles, il etait, tantot a „ecouter la parole prophelique" de la ilagellante Tatarinoff. tantot a aspirer a l'imposition des mains jdu nouveau „Chrysoslome". Photius, tantot a dolivrer les possedes, tantot a eprouver, dans son extase mystique, le renouvellement des souffrances causees au Sauveur par les epines de sa couronne. II avait pris a tache d'exlirper „l'esprit de libre pensce, d'incroyance et de licence dechaine par la Revolution", porta, seconde par Magnitzky et Rounitch, le ravage dans les universites, entretint dans les ecoles la routine et l'hy-poerisie, et fut le premier a faire sentir к l'Eglise tout le poids de l'oppression de Pautorile seculiere; avec lui, selon I'expression d'un contemporain, „tout s'apaisa, et l'esprit du monarque s'inslalla au Synode". (D'apres l'original de Ch. Brulloff, Musce Roumiantzeff. Moscou.)