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46 Le comte SIMEON ROMANOWITCII WORONTZOFF, 1744—1832, second fils de Romain Ilarionowitch WorontzoiT, naquit a Moscou le 15 juin 1744. II fut eleve chez son oncle, le chancelier comte Woronlzoff, et lit a l'age de 16 ans un voyage en Russie et en Siberie. D'abord page de la chambre, il fut fait en 1762 gentilhomme de la chambre, mais permuta immediatement, sur sa demande, lieutenant au regiment Preobra-gensky. Le coup d'etat du 28 juin 1762 le mit „dans une fureur inexprimable"; sa fidclile a Pierre III le fit mettre aux arrets. „Degoule" de la Garde, il passa. grace a l'entremise de son oncle, conseiller d'ambassade a Yienne, puis, nomme en 1766 premier major au 4° grenadiers au lieu de lieutenant-colonel, quitta peu apres le service. II у rentra au debut de la guerre de Turquie, oil il se distingua sur la Larga, le Kagoul et a Silistrie, et qui lui valut le grade de colonel et St-Georges de 4° et de 3е classe. A la paix, la malveil-lance de Potemkine l'empecha d'etre autre chose que brigadier, injustice qui lui fit reprendre sa retraite en 1776 comme general major. II passa ensuite six ans tantot a Petersbourg, tantot en Italie, a Pise, epousa en 1780 Catherine Alexeevna Se'niavine et, en 1782, fut nomme ambassadeur a Yenise. Deux ans apres, il passa a Londres, oil il arriva au lendemain de la perte de sa femme bien-aime'e et resta plus de vingt ans, se conciliant les sympathies de la societe anglaise et rendant a son pays par sa fermete ct sa perspicacile des services considerables. Decore en 1791 de St-Vladimir de lre classe, il faillit peu apres donner une l'ois de plus sa demission en raison de I'inimitie du prince Zouboff. L'Empereur Paul Ier lui tcmoigna d'abord une extreme bienveillauce, lui conferant en 1796 le grade de general d'infanterie et le titre d'envoye extraordinaire et plenipotentiaire, puis, le jour de son couronnement, le 5 avril 17 98, la dignite de comte de l'Empire Russe et l'etoile de St-Andre, enlin, le 21 fe'vrier 1799, la grand croix de l'ordre de Malte; il voulut aussi le faire preccpteur du Grand-Due Nicolas Pavlowilch et lui proposa le poste de chancelier. Mais WorontzoiT encourut bientot le courroux de Paul pour „diverses representations contraires a Sa volonte", et, destitue le 22 mai 1800 avec faculte de „se fixer oil il voudrait", il retourna en Anglelerre. Alexandre Ier lui rendit le poste d'ambassadeur a Londres, le combla d'amities en 1802. lors d'un sejour de quatre mois qu'il fit en Russie, n'accepla pas la demission qu'il lui offrit peu apres et le relint en fonctions jusqu'a l'ache-vement des pourparlers relatifs a la coalition contre la France. WorontzoiT quitta delinitivement le service le 15 mai 1806, se lixa pour toujours en Angleterre ct mourut a Londres le 9 juin 1852. II eut de son mariage un fils Michel, plus tard prince serenissime, et une lille Catherine, lady Pembroke. Les contemporains trouvaient a WorontzoiT „de brillantes facultes et d'aimables qualites, rehaussees de modestie, un physique distingue, des manieres courtoises et alTables, un coeur ardent, releve encore par de l'esprit et par une rare bonte". Tendre comme pere et comme frere. il n'etait pas susceptible de faiblessc: „La fermete", ecrivait-il, „est la toute premiere qualite de l'homme; l'intelligence et le savoir ne signifient rien sans la fermete"... Comme diplomate, il estimait de toute necessite' une politique absolument exemple de concessions· „Plus nous nous avilissons et plus on nous avilira". La tradition le represente comme farouche prussophobe et. champion de l'amitie avec l'Angleterre, qu'il considerait comme l'alliee naturelle dc la Russie. II avait contre les Francais, „qui contaminent tout le genre humain du poison de leurs moeurs". un parli-pris qui s'etait encore devcloppe sous l'iniluence des exces de la Re'volution. Avec sa connaissance de l'esprit anglais et le cas qu'il faisait de la civilisation anglaise, il trouvait, en ce qui concerne les Anglais, incompatible avec l'intcret de la Russie de „complaire a tous leurs caprices, souffrir bassement leurs impertinences et les encourager par la к en faire de nouvelles". Tout en accordant a I'organisation anglaise, ceuvre de longs siecles, ce qui lui etait dii, il n'etait pas d'avis de transplanter les institutions anglaises sur le sol russe mal prepare par sa culture, et redoulait „les sauts brusques du despotisme a l'anarchie". Sa devise, comme champion de 1'honneur familial, etait: „Point de noblesse, point de monarchie". S'interessant vivement aux affaires intcrieures de la Russie, observant en Angleterre les jeunes orthodoxes el desirant sur ses vieux jours vivre plus pres de l'eglise russe, le comte WorontzoiT, avec ses dehors d'anglomane, avait bien le droit de dire: „Je suis russe et settlement russe!" (D'aprts l'original de Romney, Ermitage Imperial, St-Petersbourg.)