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37 IYAN ANDREEWITCH KRYLOFF, 1768—1841, Iiis du capitaine Andre Prokhorowilch Kryloff cl de sa femme Marie Аіехеелгаа, na(juit a Moscon le 2 IV'\ rier 1768. A l'Age de 4 ans, il faillit perir dans l'in-surrection de Pougalcheff, a la defense de Yai'lzky Gorodok par son pere. Son enfance s'dcoula ensuile a Tver, oil son pere etait president de la Municipalite, II n'avait recu que des bribes insigniliaules d'instruclion sous la direction de sa mere, personne illeltree, mais nou depourvue d'esprit, qnand il perdit son pere en 1778; il avait obtenu l'annee piecedente une place de sous-expdditionnaire et resta avec sa mere el son jeune frcre presque sans ressourccs, dans une situation critique. Venu en 1782 "a Petersbourg, il entra a l'admiiiis-tration des finances, puis a la section des mines du Cabinet de Sa Majestc, mais demissionna en 1788. C'est de son arrivee a Petersbourg que datent ses goiits litter aires: il fait d'abord un ope'ra-comique, La Cafe-tibre, puis s'essaie dans la domaine de la tragedie et de la comedie, dirige Ie journal satirique La Poste des Esprits, et, en 1782: collabore au Specialem· et au Mevcure de St-Pctersbourg. Bienlot cependant des conflits avec les autorites refroidissent son zfclo lilleraire; il prend le goiit des carles, dont il se fail nn moyen d'existence, passant d'un endroit a l'aulre. En 1805, a Moscou, il fit la connaissance de Dmitrieff, qui lui lit inserer dans le Spectateur de Moscou trois fables traduites, suivies de loute une serie d'autres. Rentre en 1806 a Petersbourg, il public cn edition separee un recueil de fables (1809), sc rapprochc des cercles sceniques et litteraires et. se fait recevoir dans le salon d'Olenine, qui le fait entrer a la Monnaie, oii il reste jusqu'en 1810: c'est encore Olcnine. avec la famille duqucl lc fabuliste resta toutc sa vie en relations, qui lui procure en 1812 un emploi a la Bibliothfeque Publique. II vit celebrer en 1855 son jubile cinquanlenaire et prit sa retraile en 1841. II inourut le 8 novembre 1844, victime des exces de table donl il etait coutumier, et fut inhume au cimetifere Tikhvinsky, an monastero d'Alexandre Newsky, l'oule l'imporlance historique de Kryloff (icrivain est dans ses fables; dans le domaine de la fable, c'est a lui que revient le premier rang. II developpa le genre, le rendit populaire, lui donna une forme entierement littcraire et arlistique, у introduisit un element national, у ajoula des traits originaux; son observation fine, son esprit naturel et sa sagacite le pousserent a ce genre, сопше dit Dmilrieff, „son veritable genre", et son talent donna a ses fables leur tournure legere, sou vent elegante et arlistique. II у en a qui sont le reflet d'evenements historiques contemporains, d'autres l'expression de ses jugemenls, de ses opinions et de ses vceux personnels, dans l'ensemble bien moderes. Coinme homme, Kryloff est une figure peu sympa-thiquc, mais inconlestablenient originale. Avec sa reputation bruyante de premier fabuliste, avec la distinction et l'eslime qu'on lux temoignait de lous coles, il cachait sous le masque de la paresse et de l'indifference un egoisme profond; apres avoir eprouve dans sa jeunesse toutes les avanies du sort, il devint avec le temps apathique, inerte et indifferent a tout ce qui l'entourait. „Kryloff ne s'attacha a personne comme homme de la societe et cultive", dit Pletneff: „comme ecrivain de genie, il ne se laissa entrainer a aucune ide'e, et se tint a distance des hommes, sans doute parce qu'il ne se sentait pas de forces assez fraiches poui etre siir de pouvoir se fraver une route parmi eux". Wiegel donnc de lui dans ses Me'moires unc caracteristique severe, mais juste, qui se termine ainsi: „Deux tiers de sifecle durant, il a traverse seul plusicurs generations, egale-ment indiffe'rent a cclles qui e'taient fletries et a celles qui etaient en pleine maturite" Tourgueueff, qui le vit au declin de ses jours, decrit ainsi son impression: ,,I1 resta plus de trois heures assis sans bonger enlre deux fenetres. et sans articuler une parole! II avait un vaste habit rape, et un foulard blanc autour du cou: a ses enormes jambes, des bottes a glands. II etait les mains sur les genoux et ne lournait inemc pas sa colossale, pesante et majestueuse lete; les yeux seuls etaient parfois mobiles sous les sourcils pendants". On n'aurait su dire ce qu'il etait, s'il entendait et se souciait de ce qui se disait, ou s'il etait simplement la a vegeter. Ni somnolence, ni attention sur cette large face franchement russe: do l'esprit a revendre, une paresse endurcie, et par moments quelque chose de malin qui a l'air de vouloir sorlir, mais sans pouvoir on vouloir se faire jour a. travers cet embonpoint se'nile". (D'apres l'original de Brulloff. Musee Roumiantzeff. Moscou.)