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31 La comtesse CATHERINE PETROWNA CHOUVALOFF, 1743—1817, fillc du feld-mareclial comte Sal-tjkoff et de la princesse Prascovie Youriewna Troubetzkoi, naquit le 2 octobrc 1745. Marie'e toute jeune au comte Andre Petrowitch Chouvaloff, eile fit peu apres avec lui un voyage a l'etranger, au cours duquel ils allerenl voir Voltaire a Ferney. De retour a Moscou en 1766. ils se iixerent dans leur maison de la Mias-nitzka'ia. ??? ils furent honores, le 18 decembre de l'annc'e suivante, de la visite de l'Imperatrice Catherine II, qui regarda de leur fenetre les funerailles du melropolite de Novgorod Dmitri Se'tchenoiT. Grace a la bien-veillance de Catherine, le comic obtint une elevation rapide, et sa femme occupa une situation marquanlc a la Cour. „D'une extreme amabilite dans ses relations de societe ou d'amitie, la comtesse Chouvaloff". dit le prince Dolgorouky, „donnait de grandes receptions, oil les sciences, les arts, la poesie, le theatre et lout ce qui captive l'imagination s'arrogeait le premier rang dans la conversation, les occupations et les amusements". Adeple des opinions deistes de son mari, elle se servait dans la vie des doctrines de Voltaire el d'Alemberl pour justiiier ses faiblesses, et elcva ses lilies dans eel esprit. Elle retourna a Paris en 17 76, mais sans avoir trop de succes dans la societe- ,,La comtesse Chouvaloff va voir beaucoup de monde, et personne ne vicnl chez eile", e'erivait do Paris von Vizine, qui s'en prend a la „fierte" des dames francaises. Mme du Deffand la trouva „paresseuse et insupportable", et ecrivit a Lord Walpole: „Elle est fort polie, fort malade et fort insipide". Ce jugement, manifestement entache de partialite, tient sans doute aux sentiments peu amicaux que ,,1'cncyclopediste" francaiso avait pour Catherine II et с tend ail egalement a l'entourage de l'lmperalrice. Un autre etranger, le comte de Segur, declare au contrairc „qu'on ne saurait renoncor sans regret a la conversation spirituelle de la comtesse Chouvaloff". A son retour en Russie, en 1781, il ne fut question a Petersbourg que des modes nouvelles qu'elle apporlait de Paris. Veuve et rompue aux voyages a l'etranger. elle se vit conlier par Catherine II la mission d'aller chercher, en vue du mariage du Grand-Due Alexandre Pavlowitch, les jeunes princesses do liade-Durlach. Faite dame d'honneur, elle partil done, sous le pretexte d'aller prendre les eaux a Aix-la-Chapelle, el amona les princesses en Russie: le jour des fiancailles de la Grande-Duchesse Elisabeth Alexeewna, elle lui fut attachee comme maitrossc de sa Cour, Dans celte dignile, qui lui ouvrait le champ large pour loutes les machinations possibles, elle sut si bien deployer le penchant ?? l'intrigue qui etait dans son caraclere, qu'elle souleva contre elle toute la Cour grand-ducale el se fit surnommer a bon droit ,,la grande clabaudeuse". Elle gardait rancune au Grand-Due de sa froideur pour les charmes de sa fille ainee Prascovie, ct fit tout pour mettre la discorde enlre les jeunes ejioux. „La comtesse Chouvaloff se montra alors sans deguiscment", dit dans ses Meinoires A Protassoff, „telle qu'elle etait, inlriganle el avec une certaine finesse, mais sans jugement, etrangere noil seulemont a la vertu, mais meme a la convenance, impregnee de l'esprit des petiles-maitresses francaises, n'apprecianl la modeslie que pour s'en servir a faire des dupes, d'ailleurs d'un commerce assez agreable, a part son caractere ambilieux et chicanier; sa morale consistait a complaire en tout a. la Grande-Duchesse, a relever devanl la femme loules les faules du mari, "a lui contester chaque parole et, en socie'te, a le faire passer pour jaloux el a dire du mal de son education" Sa conduite dans la fameuse hisloire des assiduites du prince Piaton Zouboff pres de la Grande-Duchesse excita une reprobation energique et linanime: elle se fiL accuser de manquer dc sens moral et de vouloii- debaucher la jeune Cour. Le Grand-Due la deleslait el disait d'elle: „(."est un diable incarne avec ses eternelles intrigues", el Paul Ier ne cachait pas son mepris pour eile. La comlesse ??. Golovine donnc d'elle une appreciation du meme genre. A l'avenement de Paul, la comtesse Chouvaloff fut privee de sa fonc-tion de maitresse de la Cour ct faite, le jour du couronnement, dame de Ste-Catherine de 2е classe; mais deux ans plus tard, elle obtint lo cordon- Elle rccut bienlot apres l'aulorisation d'aller a Telraiiger, el, apres avoir, en 1807, marie sa seconde fille Alexandrine a Vienne avec le prince Diedrichstein, se converl.it avec elle au catholicisme. La comtesse Chouvaloff mourut a Rome le 15 octobrc 1817; son corps fut ramene a Peterslmurg el. inhume pies do son mari a l'eglise St-Lazare, au monaslferc d'Alexandre Newsky. ( D'apres l'original de Greuze, apparleiianl a la comlesse E. Chouvaloff, St-Pelersbourg.